- At 16 Marc is an introvert teenage in search for love and freedom. When his friend-Taro-disappears from a party with the mysterious Camille, his heart compels him to search for the one he loves.
- At 16, Marc is an introvert teenager in search for love and freedom. He has always been fond of his best friend Taro. Just like a big brother, Taro always makes him discover new things. One day Taro comes to pick up his friend on his father's motorcycle. They head for a squat and think they are about to spend a nice evening... Marc doesn't know yet that his life is going to change that very night. Once in the squat, Taro and Marc discover a strange world and make crazy encounters. When Taro disappears with the mysterious and dangerous Camille, Marc's heart compels him to search for the one he loves... Will he manage to save his friend and... become himself?
- NOTE D INTENTION Taro Court métrage de 16 min.
Il aura fallu la tragédie du mois de janvier pour que la classe politique accepte que la culture, la liberté et léducation sont lespoir de la France et du Monde. Quen reste-t-il ? Comment la jeunesse de cette petite planète « bleue comme une orange », disait Paul Eluard, va-t-elle percevoir sa mission de perpétuer demain un message de paix et damour ? Sera-t-elle pourvue de sens critique et capable de sinventer un destin ? Les citoyens, passée la prise de conscience, sauront-ils parier sur la culture plutôt que sur lignorance, sur le partage plutôt que sur le repli, sur lavenir plutôt que sur limmobilité ? Devenir qui je suis, déjà au fond de moi, est-ce encore possible dans une société où lon se responsabilise de moins en moins, et où lon consomme lautre ?... Jai envie dy croire, car je crois en lhumain, à ses ressources intérieures illimitées. Jai imaginé il y a plus de trois ans dans un parking asniérois, un personnage intemporel, « Taro », jeune homme de 18 ans venu de lautre bout du monde. Il vient du Penjab, au nord de lInde, mais aurait pu venir de nimporte quel pays. Cest un étranger qui découvre un monde étrange, différent de lui et pourtant il sy sent bien. Taro est un être idéal. Nous avons tous un « Taro » qui sommeille au fond de nous et un « Marc », plus effacé, timoré, qui se cherche. Remus et Romulus jetés aux flots du Tibre, Moïse sauvé des eaux, Zeus menacé dêtre dévoré par son père Cronos, le Petit Poucet abandonné dans la forêt Depuis toujours, les mythes, les religions et les contes de fées ont mis en scène des enfants en danger qui, après sêtre cachés, ont affronté mille épreuves jusquau jour où ils sont devenus des héros. Ces personnages de légende symbolisent parfaitement limage de lEnfant intérieur, devenu si populaire dans la psychologie américaine ces vingt dernières années : nous avons tous, en nous, un enfant brimé, abandonné, malmené ou réduit au silence par ladulte que nous sommes. Le reconnaître et le libérer, cest reconnaître et libérer notre essence profonde, notre potentiel créatif, notre spontanéité et, finalement, notre propre nature héroïque. Lenvie du film est née de mon rapport intime et profond à ladolescence. A lenfant intérieur au fond de moi. Cette période riche en expérimentation, que je nai jamais vraiment quitté. A travers Taro, Jai envie de proposer aux adultes de ne pas oublier leur « enfant intérieur », et aux ados de résister aux conventions en sautorisant à vivre leur vie librement. Taro est aussi une histoire sur la relation entre lart et la beauté, lamour et la mort. Cest aussi un film sur la sexualité. Dans une société où l'homophobie est encore fortement ancrée, Taro est un personnage courageux, malgré son âge, qui assume sa différence, poussant chacun à résister aux conventions et à assumer sa singularité. Avec beaucoup d'humour (Tous les hommes sont bi, c'est Freud qui l'a dit, déclare-t-il) Taro entraîne son camarade à devenir qui il est. Ainsi, Taro est un « road movie » initiatique sur les rites de passage à l'âge adulte, l'acceptation de soi et la Liberté avec un grand L La réalisation insistera sur le caractère caravagesque du personnage de Taro, avec des gros plans multiples caractérisés par un clair obscur prononcé. Cest le sens de la scène du squat, lieu de toutes les transgressions, fonctionnant comme un jeu vidéo. La scène d'amour sado-masochiste entre Taro et Camille dans la chaufferie du squat symbolise l'entrée violente dans la vie adulte des adolescents d'aujourd'hui, confrontés à une société de plus en plus agressive. J'ai choisi de renoncer à la couleur en adoptant une approche esthétique et graphique du sujet. Le noir et blanc donnera au film un côté universel, intemporel. Ce choix esthétique est aussi une métaphore de la dualité Ying/Yang, deux couleurs utilisées ensemble pour symboliser entre autres - une complétude femme/homme, un absolu, une dualité totale. Taro tente de démontrer quil est possible de dépasser cette dualité et de saffranchir de la contrainte du genre. En ce qui concerne le découpage, on imprimera un rythme saccadé rappelant le mouvement dune bille de flipper, dans la scène du squat. Par opposition, dans la scène de la mer tournée sur la côte normande - qui est plus contemplative - une certaine lenteur sera privilégiée, avec une image en paysage assez nue. Mis à part léglise dans laquelle se déroule une partie de la fin du film, qui fait encore lobjet de repérages, on trouvera trois types de décors : Nous tournerons les scènes du « squat » à "La Passerelle", à Bagneux, un espace artistique occupé de façon citoyenne par une centaine d'artistes qui vont nourrir l'univers baroque de Taro La route (Parisienne dabord, puis la nationale qui mène à la Normandie). Je souhaite valoriser le patrimoine historique, culturel et architectural parisien. Ainsi, sur le pont Alexandre III, je réaliserai des gros plans sur un candélabre et sa Ronde d'Amours portant des guirlandes parmi des poissons ailés sculptés par Henri Désiré Gauquié, symboles de lumière et de pureté. Les angelots préfigurent la scène dans l'église. La fin du film sera tournée sur la côte normande, où les deux amis enfin réconciliés partent vers la mer génitrice, source de tous les possibles... Mes références principales sont:- LÎle Nue, de Kaneto Shino, film sonorisé mais sans dialogues, où tout est dit dans le rythme et la tessiture inouïe de la mise en scène, pour la dernière partie du film,
- Gummo de Harmony Korine, doù se dégage une réelle poésie,
- The Smell of Us de Larry Clark, pour les univers « adulescents » du squat,
- Orange Mécanique, de Stanley Kubrick, pour la violence du squat.
- Et enfin Salò, ou Les 120 jours de Sodome, dernier film culte de Pier Paolo Pasolini, pour le rapport sado-masochiste entre Camille et Taro,
- Mort à Venise, de Luchino Visconti, inspiré du roman de Thomas Mann, qui relate un amour éthéré, pour le jeu sur les regards.
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